«[…] Si le passé ne peut plus nous éclairer, alors nous n’avons d’autre choix que de l’éclairer, de l’interpréter, de chercher dans ce passé quelque chose comme une intentionnalité commune susceptible de donner sens à l’aventure humaine et de nous inciter, par-delà nos petites vies dispersées et atomisées, à la poursuivre.

Cette tâche-là est éminemment pédagogique. Elle l’est parce qu’elle met en jeu l’avenir même de la culture et que la culture est par-dessus tout une pédagogie. On parle beaucoup de nos jours d’éducation à la citoyenneté. J’en suis, mais pour autant que cette citoyenneté ne se réduit pas à un stock de règles formelles et abstraites que l’on apprend pour réussir un examen. Pour être citoyen, il faut d’abord être un homme, et pour être un homme, pour exister humainement, il faut avoir été humanisé, éduqué, introduit dans un monde déjà humain, dans une culture particulière, dans une histoire qui a commencé avant nous.»

– Serge Cantin, «L’avenir de la culture dans un monde désenchanté», texte de la conférence présentée le 19 novembre 2007 dans le cadre des «Philoconférences de Trois-Rivières» [Texte intégral en cliquant >>ici<<].